Mes fantasmes sont des jardins exotiques.
Y grimpent les épis noirs, la beauté farouche de quelques garçons boudeurs
Sous les vertes palabres de la flûte et du koto.
Je l’appelle Haruto.
À l’heure du thé, ma gourmandise.
Sa peau est lente et parfumée.
Il pleut des minutes suaves, de petits cris pincés.
Et mon désir s’emmêle dans ses longs yeux de jais…

Un autre s’appelait Than To … poésie d’Asie et j’y repense
Pour toi, Marie.
Il avait cette légèreté, celle des oiseaux de passage.
— Thanh Tu. Cela veut dire charmant, dans mon pays.
Il s’était accroché, une nuit, aux rayures de son pull.
— On se sent bien chez toi.
— Tu peux rester, si tu veux…
Sa peau d’ambre avait un parfum d’aventure, ses yeux noirs des reflets
de brigand. Arnaud, qui était seul et sage, y avait goûté comme à ces fruits trop beaux que l’on sait défendus.
— Viens !
Il avait eu ce besoin de tendresse, avant de repartir. Devant les persiennes entrebâillées, au pied du lit défait, ils s’étaient serrés l’un contre l’autre. De la rue montaient de la musique et des frissons.
Extrait de L’embarcadère – Page 93
Tantôt l’un Thanh l’autre, merci pour avoir illuminé ma mémoire